Date de mise à jour : 08.10.2024
ENTYVIO®
Le védolizumab est un anticorps monoclonal de type IgG1. C’est un immunosuppresseur sélectif de l’intestin qui se lie à l’intégrine α4β7 humaine.
Il s’utilise par voie IV ou SC.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (environ 26 jours). Son élimination du plasma peut donc être considérée comme complète en 18 semaines environ (4,5 mois).
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au védolizumab au 1er trimestre de la grossesse sont nombreuses et aucun effet malformatif attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre le védolizumab et les IgG1 natives dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- Le védolizumab n’est pas tératogène chez le singe.
- Aspect fœtal et néonatal
- Le védolizumab passe le placenta. A terme, les concentrations plasmatiques néonatales atteignent 50-70 % des concentrations plasmatiques maternelles.
- Par analogie avec les IgG1 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme.
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au védolizumab au 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse sont nombreuses et aucun effet fœtal ou néonatal particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Dans la mesure du possible, dans la perspective d’une grossesse, on préférera utiliser le certolizumab en raison de données plus nombreuses en cours de grossesse et d’un passage placentaire très faible. De plus, il dispose d’une AMM dans les MICI aux USA.
- Si après avis du spécialiste, le védolizumab s’avère nécessaire à l’équilibre de la pathologie maternelle, son maintien dans la perspective d’une grossesse est envisageable.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du védolizumab.
- Pour la suite de la grossesse, si après avis du spécialiste le maintien du védolizumab est nécessaire, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- On préférera utiliser le certolizumab en raison de données plus nombreuses en cours de grossesse et d’un passage placentaire très faible. De plus, il dispose d’une AMM dans les MICI aux USA.
- Si cette option ne convient pas, l’utilisation du védolizumab est envisageable en cours de grossesse.
- Du fait de sa longue demi-vie d’élimination plasmatique, programmer dans la mesure du possible une dernière administration de védolizumab vers 22 semaines d’aménorrhée.
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né/l’enfant seront de principe avertis du traitement maternel.
- Pour les vaccins inactivés (inertes) : il n’y a pas lieu de retarder la vaccination de l’enfant.
- Pour les vaccins vivants (BCG, rotavirus…) : en l’absence de recommandation précise pour les patients traités, il est préférable chez les enfants exposés in utero de ne pas administrer de vaccins vivants dans les 18 semaines après la dernière injection maternelle, vie fœtale comprise. Si ce délai ne convient pas, contactez le CRAT.
Consulter aussi sur notre site
Védolizumab – Allaitement
Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.