Date de mise à jour : 04.04.2024
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Le CRAT lance une étude sur l’utilisation des antidépresseurs pendant la grossesse :
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NUCTALON®
L’estazolam est une benzodiazépine hypnotique de courte durée d’action et de puissance d’action intermédiaire.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est de 17 h et il a des métabolites actifs.
De manière générale, la prescription d’une benzodiazépine (ou apparentée) ne doit pas être banalisée (HAS), d’autant plus chez la femme enceinte :
- Si des mesures non pharmacologiques pour lutter contre les troubles du sommeil ne sont pas suffisantes, la prescription d’un hypnotique est envisageable pour une durée aussi brève que possible.
- On s’assurera également de l’absence de dépression ou d’une autre pathologie sous-jacente à l’origine du trouble du sommeil.
- L’interruption brutale d’un traitement chronique par une benzodiazépine (ou apparentée) expose à un risque de sevrage.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Il n’y a pas de donnée publiée sur des femmes enceintes exposées à l’estazolam au 1er trimestre de la grossesse mais aucun effet malformatif attribuable au traitement n’a été rapporté à ce jour.
- Par ailleurs, les données publiées chez les femmes enceintes exposées aux benzodiazépines en général, au 1er trimestre de grossesse, quelles que soient la molécule et la voie d’administration, sont très nombreuses et aucun effet malformatif particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour (pour plus d’information).
- Aspect fœtal
- Une diminution des mouvements actifs fœtaux et/ou de la variabilité du rythme cardiaque fœtal a parfois été observée lors de prises d’une benzodiazépine aux 2ème et/ou 3ème trimestres de grossesse, en particulier à fortes doses. Ces signes sont réversibles à l’arrêt ou à la diminution du traitement.
- Aspect néonatal
Les benzodiazépines utilisées jusqu’à l’accouchement peuvent entraîner chez le nouveau-né deux types d’évènements transitoires qui peuvent se succéder :
- Des signes d’imprégnation, tels qu’une hypotonie axiale et des troubles de la succion entraînant une mauvaise prise de poids, en particulier à forte dose. Ces signes sont réversibles, mais peuvent durer de 1 à 3 semaines en fonction de la demi-vie de chaque benzodiazépine.
- Moins fréquemment, un syndrome de sevrage néonatal lors de traitements maternels chroniques, même à faibles doses, poursuivis jusqu’à l’accouchement ou arrêtés brutalement quelques jours avant.
Il est caractérisé notamment par une hyperexcitabilité, une agitation et des trémulations néonatales survenant à distance de l’accouchement. Son délai d’apparition dépend de la demi-vie d’élimination de la benzodiazépine. Plus celle-ci est longue, plus le délai est important.
- Aspect neurodéveloppemental
- Les données publiées ne permettent pas de retenir, à ce jour, de répercussions neurodéveloppementales particulières (troubles du spectre autistique et troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité) chez près de 80 000 enfants exposés in utero à une benzodiazépine ou à une molécule apparentée, tous trimestres confondus, et suivis en moyenne jusqu’à l’âge de 11 ans.
- Lorsqu’elles sont prises en compte, l’indication du traitement et l’étude du neurodéveloppement au sein des fratries permettent d’expliquer l’association parfois retrouvée entre l’exposition aux benzodiazépines pendant la grossesse et la survenue de troubles du neurodéveloppement chez les enfants.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur le trouble du sommeil et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Reconsidérer le bien-fondé de la poursuite d’une benzodiazépine dans la perspective d’une grossesse.
- Si un hypnotique est nécessaire, voir Hypnotiques – Grossesse.
- Si les alternatives proposées sont inefficaces ou mal tolérées, l’utilisation ponctuelle de l’estazolam est envisageable en prévision d’une grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’estazolam.
- Réévaluer le bien-fondé de la poursuite du traitement.
- Si un hypnotique est nécessaire, on préférera quel que soit le terme de la grossesse et pour la durée la plus courte possible :
- Si les alternatives précédentes sont inefficaces ou mal tolérées, l’utilisation ponctuelle d’estazolam est envisageable.
- Si l’estazolam est poursuivi jusqu’à l’accouchement, en informer l’équipe de la maternité pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (cf. Etat des connaissances).
- Traiter une femme enceinte
- Si un hypnotique est nécessaire, on préférera quel que soit le terme de la grossesse et pour la durée la plus courte possible :
- Si les alternatives précédentes sont inefficaces ou mal tolérées, l’utilisation ponctuelle d’estazolam est envisageable.
- Si l’estazolam est poursuivi jusqu’à l’accouchement, en informer l’équipe de la maternité pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (cf. Etat des connaissances).
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