Date de mise à jour : 18.04.2024
BEKEMV® – EPYSQLI® – SOLIRIS®
L’éculizumab est un anticorps monoclonal humanisé IgG 2/4 anti-C5.
Il inhibe l’activation terminale du complément et est utilisé notamment dans l’hémoglobinurie paroxystique nocturne et dans le syndrome hémolytique et urémique atypique.
Il s’utilise par voie intraveineuse.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (11 jours en moyenne). Il s’élimine donc du compartiment plasmatique en 8 semaines environ (2 mois).
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’éculizumab au 1er trimestre de la grossesse sont peu nombreuses, mais aucun effet malformatif attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec le passage placentaire avant 14 semaines d’aménorrhée a priori inexistant de l’éculizumab en raison de sa structure.
- Il n’a pas été réalisé d’étude de tératogenèse chez l’animal pour l’éculizumab.
- Aspect fœtal et néonatal
- Passage placentaire : l’éculizumab est indétectable dans le sang de cordon ou présent à des concentrations qui ne sont pas susceptibles d’avoir une activité sur le complément des nouveau–nés.
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’éculizumab au 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse sont peu nombreuses, mais aucun effet fœtal ou néonatal particulier attribuable à l’éculizumab n’est retenu à ce jour.
- Aspect infectieux
- Du fait du mécanisme d’action de l’éculizumab, un risque accru d’infections materno-fœtales est théoriquement possible chez les femmes enceintes traitées.
- Aspect maternel
- Une augmentation des posologies est parfois nécessaire en cours de grossesse.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Si après avis du spécialiste, l’éculizumab est indispensable à l’équilibre maternel, il pourra être poursuivi dans la perspective d’une grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’éculizumab.
- Si après avis du spécialiste, le maintien de l’éculizumab est indispensable, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Si le recours à l’éculizumab est indispensable à la prise en charge de la pathologie maternelle, son utilisation est envisageable quel que soit le terme de la grossesse.
- Du fait du mécanisme d’action de l’éculizumab, la surveillance obstétricale prendra en compte un risque théorique accru d’infection materno-fœtale (listériose, CMV, toxoplasmose…).
- Une augmentation des posologies maternelles d’éculizumab peut être nécessaire au 2ème /3ème trimestre de la grossesse pour maintenir l’efficacité du traitement.
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront, de principe, être avertis du traitement maternel s’il est poursuivi jusqu’à l’accouchement.
Si une de vos patientes est exposée à l’éculizumab en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
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Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.