Date de mise à jour : 01.03.21
- La cocaïne est un stimulant du système nerveux central et un vasoconstricteur très puissant.
- Elle est bien absorbée sous toutes les voies d’utilisation : IV, intranasale (poudre), inhalation (crack)…
- Elle provoque une euphorie, un sentiment de puissance intellectuelle et physique, une indifférence à la douleur, une levée d’inhibitions, suivis d’état dépressif et d’anxiété.
- Son usage entraîne une forte dépendance psychique (et une dépendance physique moindre), des lésions de vasoconstriction locale (irritation, ulcération, voire perforation de la cloison nasale) ou viscérale (infarctus du myocarde ou cérébral…), des troubles cardiaques (tachycardie, troubles du rythme, hypertension voire mort subite), des troubles neuropsychiatriques.
- Son usage comporte un risque d’infection virale : hépatite A, B, C lorsqu’elle est « sniffée », HIV en injections.
- La cocaïne peut être contaminée par des substances non identifiées potentiellement dangereuses.
- Les utilisateurs de cocaïne consomment souvent également d’autres produits (tabac, alcool, cannabis, héroïne, ecstasy, médicaments…)
- Il n’existe pas de traitement de substitution de la cocaïne (comme la méthadone ou la buprénorphine pour l’héroïne).
ETAT DES CONNAISSANCES
Les données en cours de grossesse sont très nombreuses et de qualité très variable.
Les effets mentionnés ci-dessous ont été sélectionnés en fonction de la validité des études où ils ont été mis en évidence.
Les complications principales de l’exposition à la cocaïne en cours de grossesse sont dues à son effet vasoconstricteur très puissant. Elles sont majorées par la prise concomitante d’alcool, de tabac, de cannabis ou d’autres substances. |
- Passage placentaire : la cocaïne passe bien le placenta.
- Fausses couches spontanées : légèrement augmentées.
- Retards de croissance in utero : multipliés par deux environ.
- Malformations :
- Une légère augmentation du risque global de malformations par rapport à celui d’une population non exposée est retrouvée.
- Ce risque n’est plus significatif lorsque l’exposition à la cocaïne est comparée à l’exposition à d’autres drogues.
- Différents types de malformations ont été évoqués mais les résultats des études sont très controversés et sujets à caution en raison des méthodologies utilisées. Parmi celles-ci on peut signaler, sans preuve d’un lien de causalité à ce jour :
- Des anomalies de l’arbre urinaire (surtout des pyélectasies)
- Des cardiopathies congénitales (essentiellement persistance du canal artériel résistant au traitement par indométacine).
- Des cas isolés de malformations mises sur le compte de l’effet vasoconstricteur puissant de la cocaïne (« vascular disruptions ») : atrésies intestinales, réductions de segments de membres, lésions d’ischémie ou d’hémorragie cérébrale fœtale…
- Liquide amniotique, rythme cardiaque fœtal : la fréquence des hydramnios est augmentée chez les femmes enceintes poursuivant la cocaïne, sans explication physiopathologique particulière. Des anomalies du rythme cardiaque fœtal peuvent survenir (tachycardie, variabilité diminuée, absence d’accélérations).
- Hématome rétroplacentaire (HRP) : la cocaïne, qu’elle soit seule ou associée à d’autres drogues, multiplie par 4 à 5 le risque d’HRP (avec éventuellement une mort fœtale in utero). L’HRP peut survenir dans les suites immédiates de la prise de cocaïne.
- Rupture prématurée des membranes : l’exposition régulière à la cocaïne augmente la fréquence des ruptures prématurées des membranes d’un facteur 3 à 4, en particulier lors de la prise concomitante d’autres drogues.
- Poids et taille de naissance :
- Le poids de naissance des enfants est diminué de 500 g en moyenne.
- Les poids de naissance inférieurs à 2500 g sont 3 à 4 fois plus fréquents.
- La taille de naissance est diminuée de 2 à 3 cm en moyenne.
- Ces différences disparaissent lorsque la population exposée à la cocaïne est comparée à des utilisatrices d’autres drogues.
- Prématurité : la prise de cocaïne en cours de grossesse augmente le risque de prématurité (d’un facteur 2 à 3). Cette prématurité est en grande partie induite par la survenue plus fréquente d’accidents obstétricaux (HRP, placenta bas inséré, rupture prématurée de membranes).
- Troubles néonatals : des effets néonatals mis sur le compte de la prise de cocaïne en fin de grossesse et avant l’accouchement sont rapportés : hypertonie, réflexes vifs, hyperexcitabilité, trémulations, convulsions…
- Effets à distance : en cas de prise de cocaïne au long cours durant la grossesse, des troubles cognitivo-comportementaux sont rapportés chez des enfants suivis jusqu’à l’âge adulte (21 ans). A ce jour, ce type de troubles n’a pas été signalé en cas de prise ponctuelle de cocaïne avant le diagnostic de grossesse.
EN PRATIQUE
- Il est souhaitable d’informer la patiente des risques encourus (cf. Etat des connaissances) et d’envisager avec elle toutes les mesures destinées à éviter la poursuite de la cocaïne.
- En cas de dépendance, une prise en charge adaptée doit être entreprise le plus rapidement possible pour éviter toute exposition en cours de grossesse.
- La consommation d’autres substances sera recherchée et prise en charge le cas échéant (cf. alcool, tabac, cannabis, héroïne et ecstasy, médicaments…).
- La surveillance échographique prénatale peut être orientée sur les anomalies évoquées dans la littérature (croissance, liquide amniotique, appareil urinaire et cardiaque notamment).
- La surveillance obstétricale tiendra compte des risques d’HTA et d’hématomes rétro-placentaires et de prématurité, ainsi que des infections concomitantes (hépatite A, B, C en cas d’utilisation nasale, HIV en cas d’injections).
- En cas d’exposition en fin de grossesse, les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront en être avertis.
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