Date de mise à jour : 22.06.23
ILARIS®
Le canakinumab est un anticorps monoclonal de type IgG1, anti-interleukine-1béta (IL-1β).
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (26 jours en moyenne), soit une élimination complète en environ 4 mois.
Il est utilisé entre autres dans la maladie de Still et les inflammasomopathies (FMF, CAPS, TRAPS…).
Il est administré par voie sous-cutanée.
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux et hématologiques.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au canakinumab au 1er trimestre de la grossesse sont peu nombreuses, mais aucun effet malformatif particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre le canakinumab et les IgG1 natives, dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- Le canakinumab n’est pas tératogène chez le singe.
- Aspect fœtal et néonatal
- Le canakinumab passe le placenta. A la naissance, les concentrations plasmatiques néonatales sont supérieures aux concentrations plasmatiques maternelles.
- Par analogie avec les IgG1 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme.
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au canakinumab aux 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse sont très peu nombreuses, mais aucun effet fœtal et/ou néonatal particulier attribuable au traitement n’a été rapporté à ce jour.
- Aspect infectieux
- Du fait de l’immunosuppression induite par le traitement, un risque accru d’infections materno-fœtales est théoriquement possible chez les femmes enceintes traitées par canakinumab.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la stratégie thérapeutique en vue d’une future grossesse.
- Dans la mesure du possible, on préférera une alternative thérapeutique dans la perspective d’une grossesse (certolizumab, anakinra, colchicine… en fonction de l’indication).
- A noter que le canakinumab peut être considéré comme complètement éliminé du plasma en 4 mois environ.
- Si après avis du spécialiste, le maintien du canakinumab s’avère indispensable à l’équilibre de la pathologie maternelle, il pourra être poursuivi jusqu’au diagnostic de la grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du canakinumab.
- Si après avis du spécialiste le maintien du canakinumab est indispensable à la prise en charge de la pathologie maternelle, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Dans la mesure du possible, et en fonction de l’indication, on préfèrera des options thérapeutiques pour lesquelles le passage placentaire est bien moindre ou les données plus nombreuses chez la femme enceinte : certolizumab, anakinra, colchicine….
- Si le recours au canakinumab est indispensable car l’abstention thérapeutique ou les options thérapeutiques citées précédemment ne conviennent pas, programmer dans la mesure du possible une dernière administration au milieu du 2ème trimestre ce qui permet une élimination du produit avant l’accouchement.
- En raison de l’immunosuppression induite par le traitement, la surveillance obstétricale prendra en compte un risque théorique accru d’infection materno-fœtale (listériose, CMV, toxoplasmose…).
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né seront avertis de principe du traitement maternel, vis-à-vis du risque infectieux et de la mise en route des vaccinations.
- Le nouveau-né/ nourrisson est en effet à considérer comme immunodéprimé dans les 4 mois qui suivent la dernière injection maternelle, vie fœtale comprise.
- Pour les vaccins chez l’enfant voir ci-dessous.
- Vaccination des enfants de mère traitée
- vaccins inertes (inactivés) : il n’y a pas lieu de retarder la vaccination de l’enfant.
- vaccins vivants (BCG, rotavirus..) : le protocole vaccinal doit prendre en compte l’éventuelle immunosuppression de l’enfant pendant 4 mois après la dernière injection maternelle de canakinumab (vie fœtale comprise) (cf. Etat des connaissances). Au besoin, il peut être utile de réaliser un dosage plasmatique du canakinumab chez l’enfant afin de s’assurer qu’il ait bien éliminé le traitement.
Si une de vos patientes est exposée au canakinumab en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
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Canakinumab – Allaitement
Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.