Date de mise à jour : 31.03.23
HYDREA® – SIKLOS®
L’hydroxycarbamide (ou hydroxyurée) est un antimitotique.
Il est utilisé entre autres dans le traitement de certaines leucémies myéloïdes et de thrombocytémies essentielles, ainsi que dans la drépanocytose.
Ses effets indésirables sont notamment de type hématologique (myélosuppression).
ETAT DES CONNAISSANCES
- Fertilité
- Une toxicité gonadique est observée chez l’animal (diminution du volume testiculaire, anomalies tubulaires et oligospermie).
- Chez l’homme, une altération du spermogramme le plus souvent réversible est décrite dans une étude (petit effectif).
A noter que chez les patients drépanocytaires homozygotes, des altérations du spermogramme sont parfois signalées avant la mise sous traitement par hydroxycarbamide.
- Génotoxicité
- L’hydroxycarbamide est mutagène dans les tests in vitro et in vivo, et chez l’animal des anomalies de la structure de la chromatine des spermatozoïdes sont observées en cours de traitement.
- D’une manière générale, en cas de conception au cours d’un traitement paternel mutagène et/ou clastogène, le risque théorique est celui d’un effet sur le matériel génétique du spermatozoïde fécondant.
- Passage dans le liquide séminal
- Aucune donnée sur le passage éventuel de l’hydroxycarbamide dans le liquide séminal n’est disponible.
- Conception au cours d’un traitement paternel
- Les données publiées sur des enfants conçus par des hommes traités par hydroxycarbamide sont très peu nombreuses, mais aucun effet particulier attribuable au traitement paternel, notamment malformatif, n’a été rapporté à ce jour.
- Conception à distance d’un traitement paternel
- D’une manière générale, on ne retrouve pas d’augmentation des malformations et/ou des remaniements chromosomiques dans la descendance des pères dont un traitement mutagène ou clastogène a été arrêté à distance de la conception.
EN PRATIQUE
- D’une manière générale, il est préférable si possible d’éviter une conception sous traitement mutagène et/ou clastogène en raison d’un risque théorique sur le matériel génétique des spermatozoïdes.
- Avant la mise en route d’un traitement paternel
- Compte tenu d’un risque potentiel de l’hydroxycarbamide sur la fertilité masculine et de sa génotoxicité, il est souhaitable de proposer une conservation de sperme avant l’instauration du traitement.
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Bien qu’aucune donnée fiable ne permette actuellement de se prononcer, on proposera d’attendre au moins 3 mois (un cycle de spermatogenèse) entre l’arrêt de l’hydroxycarbamide et une conception.
- Si un arrêt ou un changement du traitement paternel n’est pas possible en préconceptionnel, voir ci-dessous « Grossesse conçue sous traitement paternel ou dans les trois mois qui suivent son arrêt ».
- Grossesse conçue sous traitement paternel ou dans les trois mois qui suivent son arrêt
- Ne pas inquiéter le couple quant aux conséquences du traitement paternel par hydroxycarbamide sur le futur enfant.
- De principe, une surveillance échographique de qualité pourra être proposée, ainsi que la réalisation du dépistage combiné prénatal précoce (cf. Etat des connaissances).
- Traitement paternel en cours de grossesse
- L’hydroxycarbamide peut être utilisé / poursuivi chez un futur père.
- Par précaution, on pourra de principe proposer d’utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels avec une femme enceinte (cf. Etat des connaissances).
Si l’un de vos patients conçoit une grossesse au cours d’un traitement par hydroxycarbamide, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT pour contribuer à enrichir les connaissances sur ce médicament.
Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.