Date de mise à jour : 20.06.23
ADVIL® – ANTARENE® – HEMAGENE® – IBUFETUM® – IBUPRADOLL® – NUREFLEX® – NUROFEN® – PEDEA® – SPEDIFEN® – SPIFEN®…
L’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) utilisé par voie orale et cutanée.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Fausses couches
- Une légère augmentation des fausses couches (multiplication par 2) est attribuée à l’exposition aux AINS en début de grossesse. Cependant, faute de précision sur un certain nombre de facteurs de risque et des modalités exactes d’exposition, ces résultats doivent être confirmés.
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’ibuprofène au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et aucun effet malformatif particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Aspect fœtal et néonatal
- Tous les AINS (y compris les inhibiteurs sélectifs de COX-2 et l’aspirine ≥ 500 mg/j) peuvent provoquer une toxicité fœtale et /ou néonatale cardio-vasculaire et/ou rénale, parfois irréversible, voire fatale, en particulier à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée) :
- constriction partielle ou totale du canal artériel, avec les conséquences cardiaques et vasculaires qui en découlent (insuffisance cardiaque, atteintes de l’arbre vasculaire pulmonaire…), voire une mort fœtale in utero. Plus le terme avance, plus le risque d’accident aigu est élevé.
- atteinte de la fonction rénale (oligo- ou anamnios, oligurie ou anurie, lésions histologiques rénales…).
- cette toxicité fœtale est majorée par une durée de prise longue.
- l’appareil cardio-pulmonaire et la fonction rénale du fœtus sont en place dès l’organogenèse (2 premiers mois de grossesse). Leur maturation fait l’objet d’un continuum tout au long de la grossesse. L’exposition aux AINS avant 24 SA, en particulier en prise chronique, doit donc être prudente.
- Les atteintes décrites ci-dessus sont consécutives à une inhibition de synthèse des prostaglandines. Ce mécanisme d’action est commun à tous les AINS, y compris les inhibiteurs sélectifs de COX2 et l’aspirine ≥ 500 mg/j.
- Tous les AINS (y compris les inhibiteurs sélectifs de COX-2 et l’aspirine ≥ 500 mg/j) peuvent provoquer une toxicité fœtale et /ou néonatale cardio-vasculaire et/ou rénale, parfois irréversible, voire fatale, en particulier à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée) :
- Effets à long terme
- Les effets suivants ont été évoqués chez les enfants exposés in utero aux AINS : cryptorchidies, asthme/wheezing, troubles neurodéveloppementaux …
A ce jour, les données cliniques disponibles et les biais méthodologiques des études publiées ne permettent pas de retenir un lien de causalité.
- Les effets suivants ont été évoqués chez les enfants exposés in utero aux AINS : cryptorchidies, asthme/wheezing, troubles neurodéveloppementaux …
EN PRATIQUE
L’utilisation ponctuelle ou chronique d’ibuprofène est formellement contre-indiquée à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 SA), quelle que soit la voie d’administration, y compris en prise unique. |
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Si le traitement est chronique ou régulier, une consultation préconceptionnelle est souhaitable pour réévaluer la prise en charge thérapeutique de la pathologie, dans la mesure où tous les AINS sont contre-indiqués à partir de 24 SA, y compris en prise unique (cf. Etat des connaissances).
- On pourra avoir recours à d’autres antalgiques ou aux corticoïdes.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’ibuprofène en cas d’exposition au 1er trimestre de la grossesse.
- Si la poursuite d’un traitement est nécessaire, cf. ci-dessus « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Pas d’automédication : toute prise doit être validée par un professionnel de santé.
- Avant 24 SA :
- Prise ponctuelle : l’utilisation de l’ibuprofène est envisageable ponctuellement au cours des cinq premiers mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée).
- Prise chronique : à éviter pendant cette période. Si une prise chronique d’ibuprofène est indispensable après 13 SA, une surveillance du liquide amniotique est souhaitable.
- Au-delà de 24 SA : l’utilisation d’ibuprofène est formellement contre-indiquée, y compris en prise unique (cf. Etat des connaissances).
On pourra avoir recours à d’autres antalgiques ou aux corticoïdes, quel que soit le terme de la grossesse.
- Conduite à tenir en cas d’exposition au-delà de 24 SA, y compris en prise unique
- Un retentissement fœtal est possible et nécessite un contrôle de la vitalité et de certains paramètres fœtaux (cardiaques…) (cf. Etat des connaissances).
- Cette surveillance sera si possible maintenue pendant le temps d’élimination complète de la spécialité par la mère, c’est-à-dire au moins 5 demi-vies d’élimination plasmatique.
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Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.