Date de mise à jour : 20.03.24
ORENCIA®
L’abatacept est un immunosuppresseur, protéine de fusion contenant le fragment Fc d’une IGg1 qui inhibe le signal de co-stimulation CD80/86 nécessaire à l’activation des lymphocytes T exprimant le CD28.
L’abatacept est utilisé par voie injectable (IV, SC) notamment dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et du rhumatisme psoriasique, souvent en association avec le méthotrexate.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (environ 14 jours). Il s’élimine donc du plasma en 10 semaines environ.
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’abatacept au 1er trimestre de la grossesse sont peu nombreuses, mais aucun effet malformatif attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre l’abatacept et les IgG1 natives dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- L’abatacept n’est pas tératogène chez l’animal (rat, souris, lapin).
- Aspect fœtal et néonatal
- Il n’y a pas de donnée publiée sur le passage placentaire de l’abatacept chez l’humain.
- Cependant, par analogie avec les IgG1 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’abatacept aux 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse sont quasi inexistantes, mais aucun effet fœtal et/ou néonatal particulier attribuable au traitement n’a été rapporté à ce jour.
- Aspect infectieux
- Du fait de l’immunosuppression induite par le traitement, un risque accru d’infections materno-fœtales est théoriquement possible chez les femmes enceintes traitées par abatacept.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Dans la mesure du possible, on préférera une alternative mieux connue dans la perspective d’une grossesse.
- A noter que l’abatacept s’élimine du compartiment plasmatique en 10 semaines environ.
- Si le maintien de l’abatacept s’avère indispensable à l’équilibre de la pathologie maternelle, il pourra être poursuivi jusqu’au diagnostic le plus précoce possible de la grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’abatacept.
- Si après avis du spécialiste, le maintien de l’abatacept est indispensable : voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Si le recours à l’abatacept est indispensable à la prise en charge de la pathologie maternelle, son utilisation est envisageable en cours de grossesse.
- En raison de l’immunosuppression induite par le traitement, la surveillance obstétricale prendra en compte un risque théorique accru d’infection materno-fœtale (listériose, CMV, toxoplasmose…).
- Le fœtus et/ou l’enfant doit être considéré comme immunodéprimé pendant les 10 semaines qui suivent la dernière injection maternelle, vie fœtale comprise (cf. Etat des connaissances).
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront être avertis du traitement maternel pour :
- Adapter sa prise en charge, en particulier sur le plan infectieux.
- Éventuellement différer l’administration des vaccins vivants en fonction de la date de la dernière injection maternelle.
Si l’une de vos patientes est exposée à l’abatacept en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
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