Date de mise à jour : 21.03.2024
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Le CRAT lance une étude sur l’utilisation des antidépresseurs pendant la grossesse :
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VALIUM®
Le diazépam est une benzodiazépine anxiolytique de longue durée d’action et de puissance d’action intermédiaire.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est de 30 à 150 h et il a des métabolites actifs.
Il est également préconisé dans la prise en charge du sevrage alcoolique.
- De manière générale, la prescription d’un anxiolytique ne doit pas être banalisée, d’autant plus chez la femme enceinte.
- Avant la prescription d’un anxiolytique il peut être utile d’envisager d’autres stratégies thérapeutiques, y compris non médicamenteuses (HAS).
- En cas de prescription d’un anxiolytique, on utilisera la posologie minimum efficace pour la durée du traitement la plus courte possible.
- L’interruption brutale d’un traitement chronique par une benzodiazépine expose à un risque de sevrage.
- Rappelons que dans les troubles anxieux généralisés et le trouble panique, on pourra utiliser un antidépresseur.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au diazépam au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et aucun effet malformatif attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Il en est de même pour les benzodiazépines en général, quelles que soient la molécule et la voie d’administration (pour plus d’informations).
- Aspect fœtal
- Une diminution des mouvements actifs fœtaux et/ou de la variabilité du rythme cardiaque fœtal a parfois été observée lors de prises d’une benzodiazépine aux 2ème et/ou 3ème trimestres de grossesse, en particulier à fortes doses. Ces signes sont réversibles à l’arrêt ou à la diminution du traitement.
- Aspect néonatal
Les benzodiazépines utilisées jusqu’à l’accouchement peuvent entraîner chez le nouveau-né deux types d’évènements transitoires qui peuvent se succéder :
- Des signes d’imprégnation, tels qu’une hypotonie axiale et des troubles de la succion entraînant une mauvaise prise de poids, en particulier à forte dose. Ces signes sont réversibles, mais peuvent durer de 1 à 3 semaines en fonction de la demi-vie d’élimination plasmatique de chaque benzodiazépine (cf. anxiolytiques : repères pharmacologiques).
- Moins fréquemment, un syndrome de sevrage néonatal lors de traitements maternels chroniques, même à faibles doses, poursuivis jusqu’à l’accouchement ou arrêtés brutalement quelques jours avant. Il est caractérisé notamment par une hyperexcitabilité, une agitation et des trémulations néonatales survenant à distance de l’accouchement. Son délai d’apparition dépend de la demi-vie d’élimination plasmatique de la benzodiazépine. Plus celle-ci est longue, plus le délai est important.
- Aspect neurodéveloppemental
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Les données publiées ne permettent pas de retenir, à ce jour, de répercussions neurodéveloppementales particulières (troubles du spectre autistique et troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité) chez près de 80 000 enfants exposés in utero à une benzodiazépine, tous trimestres confondus, et suivis en moyenne jusqu’à l’âge de 11 ans.
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Lorsqu’elles sont prises en compte, l’indication du traitement et l’étude du neurodéveloppement au sein des fratries permettent d’expliquer l’association parfois retrouvée entre l’exposition aux benzodiazépines pendant la grossesse et la survenue de troubles du neurodéveloppement chez les enfants.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Reconsidérer le bien-fondé de la poursuite d’une benzodiazépine dans la perspective d’une grossesse.
- Si un anxiolytique est nécessaire, cf. Anxiolytiques et grossesse.
- Si le diazépam présente toutefois un réel avantage, sa poursuite est envisageable en prévision d’une grossesse.
- Rappelons que dans les troubles anxieux généralisés et le trouble panique, on pourra utiliser un antidépresseur.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Ne pas arrêter brutalement le diazépam en raison d’un risque de sevrage maternel.
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du diazépam.
- Réévaluer le bien-fondé de la poursuite du traitement.
- Si une benzodiazépine est nécessaire, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Si une benzodiazépine est nécessaire, quel que soit le terme de la grossesse on préfèrera l’oxazépam. En effet, les données pour cette benzodiazépine sont très nombreuses et rassurantes en cours de grossesse et son profil pharmacologique est préférable pour le fœtus : demi-vie d’élimination courte et absence de métabolites actifs.
- Si l’oxazépam ne convient pas ou qu’une benzodiazépine de longue durée d’action est nécessaire, l’utilisation du diazépam est envisageable.
- Si le diazépam est poursuivi jusqu’à l’accouchement, en informer l’équipe de la maternité pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (cf. Etat des connaissances ).
- Rappelons que dans les troubles anxieux généralisés et le trouble panique, on pourra utiliser un antidépresseur.
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