Date de mise à jour : 30.03.23
Aidez la recherche ! Le CRAT lance une étude sur l’utilisation des antidépresseurs pendant la grossesse :
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DEROXAT® – DIVARIUS®
La paroxétine est un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (IRSS).
L’interruption brutale d’un traitement par paroxétine expose à un risque de sevrage.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à la paroxétine au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et aucun effet malformatif particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Quelques études ont retrouvé avec la paroxétine une légère augmentation des cardiopathies congénitales, essentiellement à type de CIV ou de CIA, de gravité minime. Cependant, ces résultats ne sont pas confirmés par des études récentes de taille extrêmement importante et de méthodologie beaucoup plus rigoureuse, prenant en compte, entre autres, des facteurs de confusion pertinents.
- Aspect fœtal et néonatal
- Des études évoquent un risque augmenté de prématurité chez les enfants exposés in utero aux antidépresseurs IRSS/IRSNa, mais le rôle propre de facteurs de risques non ou mal pris en compte ne peut être exclu.
- Chez environ 30% des nouveau-nés de mères traitées jusqu’à l’accouchement par un antidépresseur IRSS/IRSNa, des symptômes néonatals, le plus souvent transitoires, peu sévères et de courte durée, peuvent apparaître dans les premiers jours de vie.
- Il s’agit principalement de troubles respiratoires (détresse respiratoire et tachypnée), de trémulations, d’une hyperexcitabilité, de troubles du sommeil, de troubles du tonus et de difficultés alimentaires.
- Ces signes traduisent soit une imprégnation du nouveau-né, soit un syndrome de sevrage. Ce dernier semble favorisé par un arrêt brutal du traitement maternel avant l’accouchement.
- Par ailleurs, un risque accru d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) néonatale chez les enfants de mères exposées à un antidépresseur IRSS en 2ème partie de grossesse est rapporté. Ce risque serait doublé, passant de 1 à 2 pour mille dans la population générale, à environ 3 pour mille chez les enfants exposés. Cependant, ces résultats ne sont pas univoques. En effet, des facteurs de risques connus d’HTAP néonatale n’ont pas tous été pris en compte dans ces études, notamment la césarienne en dehors du travail et/ou un indice de masse corporelle maternel élevé.
- La possibilité de survenue de ces effets néonatals est à mettre en balance avec les risques de décompensation que pourraient faire courir à la mère une diminution, voire un arrêt, de son traitement antidépresseur, en particulier dans cette période de fragilité que constituent la fin de grossesse et le post-partum.
- Aspect neurodéveloppemental
- De nombreuses études sur le devenir neurodéveloppemental des enfants exposés in utero aux antidépresseurs IRSS/IRSNa sont publiées dans la littérature.
- Il s’agit principalement d’études sur l’apparition de troubles du spectre de l’autisme ou de troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
- Leurs résultats ne sont pas univoques, et la plupart ne retrouvent pas d’association significative.
- Pour celles qui mettent en évidence une possible association, l’importance statistique de la relation est très modeste à l’échelon individuel, comparé à l’incidence dans la population générale.
- Par ailleurs, d’autres facteurs pourraient expliquer les résultats positifs, en particulier le rôle propre de la pathologie maternelle.
- A ce jour, l’analyse détaillée de l’ensemble des données disponibles ne permet donc pas d’établir un lien de causalité entre la prise d’antidépresseurs IRSS/IRSNa en cours de grossesse et un risque de troubles du spectre de l’autisme ou de TDAH chez les enfants exposés in utero.
- Aspect maternel
- Une augmentation de la survenue d’hypertension artérielle gravidique et/ou de prééclampsie est évoquée chez les femmes sous antidépresseur en cours de grossesse.
- Cette association concerne tous les antidépresseurs, et plus particulièrement les IRSNa, et semble plus marquée pour les expositions au moins au 2ème trimestre de grossesse.
- Certaines des études retrouvant une association positive présentent des limites méthodologiques (non prise en compte de certains facteurs de risques, caractéristique du groupe de comparaison…).
- Une augmentation de la survenue d’hypertension artérielle gravidique et/ou de prééclampsie est évoquée chez les femmes sous antidépresseur en cours de grossesse.
EN PRATIQUE
Traitement psychotrope et grossesse : les points clés |
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Programmer une consultation préconceptionnelle.
- Si un antidépresseur est nécessaire, il n’est pas justifié de remplacer ou d’arrêter la paroxétine dans la perspective d’une grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Ne pas arrêter brutalement la paroxétine.
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de la paroxétine.
- Si un antidépresseur doit être maintenu, voir « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- La paroxétine peut être utilisée à posologie efficace quel que soit le terme de la grossesse.
- Afin de maintenir l’efficacité du traitement au cours de la grossesse, une augmentation des posologies journalières peut être nécessaire.
- Les effets tensionnels maternels évoqués chez les femmes enceintes traitées par un antidépresseur invitent au respect des modalités usuelles de surveillance de la pression artérielle en cours de grossesse (cf. Etat des connaissances).
- Si la paroxétine est poursuivie jusqu’à l’accouchement :
- ne pas l’arrêter brutalement avant l’accouchement,
- prendre en compte l’éventuelle survenue de troubles néonatals transitoires lors de l’examen du nouveau-né (cf. Etat des connaissances).
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