Date de mise à jour : 14.12.21
AMGEVITA®- HULIO®- HUMIRA®- HYRIMOZ®- IDACIO®- IMRALDI®- YUFLYMA®
L’adalimumab est un anticorps monoclonal de type IgG1, immunosuppresseur anti TNF-α.
Il s’utilise par voie sous-cutanée.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (14 jours en moyenne), soit une élimination complète en environ 2 mois.
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux.
Il peut masquer les symptômes d’une infection, tels que la fièvre.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à l’adalimumab au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et rassurantes.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre l’adalimumab et les IgG1 natives dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- Aspect fœtal et néonatal
- L’adalimumab passe le placenta. A la naissance, les concentrations plasmatiques néonatales sont supérieures aux concentrations plasmatiques maternelles.
- Par analogie avec les IgG1 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme.
- Parmi plus de 3000 patientes exposées en 2ème partie de grossesse à un anti TNF-α (principalement infliximab et adalimumab), dont environ 1500 au 3ème trimestre, aucun effet attribuable au traitement n’est retenu notamment en termes de prématurité ou d’infections ( avec hospitalisation/ prise d’antibiotiques) chez les enfants suivis jusqu’à l’âge de 5 ans.
- Aspect maternel
- Une légère augmentation du risque infectieux maternel a été observée chez des patientes traitées par un anti TNF-α, dont l’adalimumab, en cours de grossesse.
- Vaccination des enfants de mères traitées
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- S’il s’avère nécessaire, l’adalimumab peut être poursuivi dans la perspective d’une grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’adalimumab.
- Si après avis du prescripteur, l’adalimumab est nécessaire à l’équilibre maternel, il peut être utilisé chez une femme enceinte, en programmant si possible une dernière administration au début du 3ème trimestre, ce qui permet une élimination du produit avant l’accouchement
- En raison de l’immunosuppression maternelle induite par le traitement, tenir compte d’un risque potentiellement accru d’infection en cours de grossesse (listériose, CMV, toxoplasmose…), ce d’autant que le traitement peut masquer la fièvre.
- Malgré l’absence d’effet rapporté dans la littérature récente sur un effectif important d’enfants exposés à l’adalimumab au 3ème trimestre de la grossesse (Cf. Etat des connaissances),et par analogie avec un autre anti TNF-α de même structure (infliximab), les mesures d’hygiène usuelles restent justifiées afin d’éviter des infections chez les enfants dans les 6 mois qui suivent la dernière injection maternelle.
- Pour les vaccins chez l’enfant, voir ci-dessous.
- Vaccination des enfants de mère traitée
- vaccins inertes (inactivés) : il n’y a pas lieu de retarder la vaccination de l’enfant.
- vaccins vivants (BCG, rotavirus..) :le protocole vaccinal doit tenir compte du délai depuis la dernière injection maternelle (cf. Vaccination des patients traités par immunosuppresseurs). Au besoin, il peut être utile de réaliser un dosage plasmatique de l’adalimumab chez l’enfant afin de s’assurer qu’il ait bien éliminé le traitement.
Pour en savoir plus
Adalimumab – Allaitement
Adalimumab – Exposition paternelle
Corticoïdes – Grossesse
Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.