Mycophénolate – Grossesse
Date de mise à jour : 18.04.2024
CELLCEPT® – MYFORTIC®
Le mycophénolate est un immunosuppresseur.
Ses effets indésirables principaux sont notamment d’ordre infectieux, digestif et hématologique.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est de 18h.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Toxicologie préclinique
- Le mycophénolate est tératogène chez l’animal lorsqu’il est administré à des femelles gestantes (rat, lapin) à des niveaux d’exposition systémique inférieure de moitié à ceux des patients transplantés rénaux traités.
- Les malformations décrites chez le rat sont notamment des agnathies, des anophtalmies et des hydrocéphalies.
- Chez le lapin, il s’agit de non fermetures de la paroi thoracique, d’anomalies rénales (ectopies, agénésies), de hernies ombilicales et diaphragmatiques.
- Le mycophénolate a des propriétés clastogènes sur certains tests précliniques. A ce jour, les répercussions en clinique, si elles existent, ne sont pas connues.
- Le mycophénolate est tératogène chez l’animal lorsqu’il est administré à des femelles gestantes (rat, lapin) à des niveaux d’exposition systémique inférieure de moitié à ceux des patients transplantés rénaux traités.
- Fausses couches
- Un risque de fausse couche de l’ordre de 50% est évoqué en cas d’exposition au mycophénolate au 1er trimestre de la grossesse.
- Aspect malformatif
- Un tableau polymalformatif est décrit avec le mycophénolate au 1er trimestre et son incidence est estimée à environ 25%.
- Les anomalies principales sont les suivantes :
- anomalies de l’oreille : microtie ou anotie +/- atrésie du conduit auditif externe,
- fentes labio-narinaires et palatines,
- micrognathies,
- colobomes oculaires et microphtalmies.
- D’autres anomalies sont rapportées : cardiopathies, atrésies de l’œsophage, anomalies rénales (ectopie, agénésie), agénésies du corps calleux, hernie diaphragmatique, anomalies des phalanges.
- Aspect fœtal et néonatal
- Le mycophénolate passe le placenta.
- Il y a peu de données concernant des femmes enceintes exposées au mycophénolate en 2ème partie de grossesse. Une anémie est rapportée chez un prématuré exposé tout au long de la grossesse.
- Aspect infectieux
- Un risque accru d’infection materno-fœtale (en particulier à CMV) est possible en raison de l’immunosuppression induite par le traitement.
EN PRATIQUE
- Prescription chez la femme en âge de procréer
- S’assurer qu’il n’y a pas de grossesse en cours.
- L’utilisation d’une contraception efficace est nécessaire tout au long du traitement et pendant 6 jours après son arrêt (7 demi-vies d’élimination plasmatique).
- Informer la patiente des effets du mycophénolate en cas de grossesse (cf. Etat des connaissances).
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable.
- Arrêter le mycophénolate avant la conception et le relayer par une autre thérapeutique suffisamment à l’avance pour s’assurer de la bonne efficacité du traitement de relais (cf. Etat des connaissances).
- Délai à respecter entre l’arrêt du mycophénolate et le début d’une grossesse
- La demi-vie d’élimination plasmatique du mycophénolate est de 18 heures. Le mycophénolate est donc éliminé du compartiment plasmatique en 6 jours (7 demi-vies d’élimination plasmatique).
- Une conception est donc possible 6 jours après la fin du traitement.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Le mycophénolate doit être arrêté le plus rapidement possible tout en instaurant un autre traitement.
- En cas d’exposition au mycophénolate pendant le 1er trimestre, le risque malformatif est élevé (cf. Etat des connaissances).
- Si la grossesse est poursuivie, la surveillance prénatale sera ciblée sur les malformations décrites (cf. Etat des connaissances).
- En l’absence d’alternative, si le mycophénolate est indispensable à l’équilibre maternel, sa prescription pourra être envisagée après la fin du 1er trimestre, en tenant compte d’un risque accru d’infection materno-fœtale ( en particulier CMV).
- Si le traitement est poursuivi jusqu’à l’accouchement, les intervenants prenant en charge le nouveau-né seront avertis du profil d’effets indésirables du mycophénolate (infectieux, digestifs et hématologiques).
- Traiter une femme enceinte
- Tout doit être envisagé pour instaurer un autre immunosuppresseur chez la femme enceinte (cf. Etat des connaissances).
- Si après avis du prescripteur, le mycophénolate est indispensable à l’équilibre maternel, sa prescription pourra être envisagée après la fin du 1er trimestre.
- Un risque accru d’infection materno-fœtale (en particulier à CMV) est possible en raison de l’immunosuppression induite par le traitement.
- Si le traitement est poursuivi jusqu’à l’accouchement, les intervenants prenant en charge le nouveau-né seront avertis du profil d’effets indésirables du mycophénolate (infectieux, digestifs et hématologiques).
Si une de vos patientes est exposée au mycophénolate en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT pour contribuer à enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
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