Date de mise à jour : 24.04.2024
ENDOXAN®
Le cyclophosphamide est un antimitotique alkylant, également utilisé comme immunosuppresseur.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique varie de 4 à 8 heures.
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre hématologique et infectieux.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Toxicologie préclinique
- Le cyclophosphamide est génotoxique.
- Le cyclophosphamide est tératogène et embryolétal chez l’animal.
- Aspect malformatif
- Une dizaine d’observations d’enfants ou de fœtus malformés est rapportée dans la littérature. Le tableau malformatif est assez homogène et concerne une exposition au cyclophosphamide ayant eu lieu au moins au 1er trimestre :
- Retards de croissance intra-utérin et staturo-pondéral
- Malformations des membres : aplasie ou hypoplasie des doigts (en particulier des pouces), des orteils ou des os longs
- Atteintes de l’œil : microphtalmie, hypoplasie du nerf optique
- Dysmorphie faciale : ensellure nasale aplatie, anomalie de l’oreille, fente palatine, fentes palpébrales étroites
- Atteintes du crâne : crâniosténoses
- Atteintes du système nerveux central : hydrocéphalie, microcéphalie
- La fréquence de ce tableau ne peut être calculée car sa mise en évidence ne repose que sur des cas isolés.
- Une dose-seuil ne peut être précisée. Des malformations ont été observées dès 400 mg en dose totale. Parmi les enfants et/ou fœtus malformés, les mères étaient traitées pour des pathologies auto-immunes dans la moitié des cas.
- La période à risque concerne au moins le 1er trimestre.
- Une quinzaine d’enfants normaux sans malformation sont également décrits suite à une exposition maternelle pendant l’organogenèse (jusqu’à 10 SA), y compris à fortes doses (cancérologie).
- Une dizaine d’observations d’enfants ou de fœtus malformés est rapportée dans la littérature. Le tableau malformatif est assez homogène et concerne une exposition au cyclophosphamide ayant eu lieu au moins au 1er trimestre :
- Aspect fœtal et néonatal
- Le passage placentaire du cyclophosphamide est documenté
- Les données chez des femmes traitées aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse par une polychimiothérapie contenant du cyclophosphamide sont nombreuses (près de 400 grossesses) et quelques cas d’anomalies hématologiques ont été décrits chez leurs nouveau-nés. Il s’agit essentiellement d’anémies, plus rarement de leucopénies ou de pancytopénies.
- Plus le délai entre la dernière cure et l’accouchement est court, plus le risque hématologique néonatal est élevé.
EN PRATIQUE
- Prescription chez la femme en âge de procréer
- S’assurer qu’il n’y a pas de grossesse en cours.
- L’utilisation d’une contraception efficace est nécessaire en cours de traitement.
- Informer la patiente des effets du cyclophosphamide en cas de grossesse (cf. Etat des connaissances).
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- La demi-vie d’élimination plasmatique du cyclophosphamide est de 4 à 8 heures. Le cyclophosphamide est donc éliminé du compartiment plasmatique en 20 à 40 heures.
- En théorie, une conception est donc envisageable environ deux jours après la fin du traitement.
- Dans la pratique, une contraception efficace doit être poursuivie jusqu’à la fin du traitement et une conception est envisageable dès l’arrêt de la contraception.
- Un délai plus long et de durée variable selon les sources est parfois proposé entre l’arrêt du traitement et une conception. Cependant aucune donnée fiable ne permet à ce jour de se prononcer sur le bienfondé de cette position.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Le cyclophosphamide doit être arrêté le plus rapidement possible.
- L’évaluation du risque tératogène doit être effectuée au cas par cas, en tenant compte notamment de la chronologie de la prise.
- En cas de poursuite de la grossesse, un dépistage prénatal ciblé sur les malformations décrites est nécessaire (cf. Etat des connaissances).
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront être avertis du traitement maternel (Etat des connaissances).
- Traiter une femme enceinte
- Le cyclophosphamide ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte à l’exception d’indications maternelles incontournables (cancérologie) et de préférence au-delà du 1er trimestre (cf. Etat des connaissances).
- Si un traitement par cyclophosphamide est débuté pendant la grossesse :
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront être avertis du traitement maternel (cf. Etat des connaissances).
Si l’une de vos patientes est exposée au cyclophosphamide en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
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Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.