Date de mise à jour : 10.04.2024
TYSABRI®
Le natalizumab est un anticorps monoclonal de type IgG4.
C’est un immunosuppresseur inhibiteur sélectif des molécules d’adhésion.
Il s’utilise par voie IV.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (16 jours en moyenne), soit une élimination complète du compartiment plasmatique en 12 semaines environ.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au natalizumab au 1er trimestre de la grossesse ou dans les 3 mois précédant la conception sont très nombreuses et aucun effet malformatif particulier n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre le natalizumab et les IgG4 natives dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- Aspect fœtal et néonatal
- Le natalizumab passe le placenta. Les concentrations plasmatiques néonatales sont supérieures aux concentrations maternelles.
- Par analogie avec les IgG4 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme.
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au natalizumab au 2ème et/ou 3ème trimestre de la grossesse sont nombreuses.
- Chez un tiers environ des nouveau-nés de mère traitée en particulier au-delà de 30 SA, des anémies, des thrombopénies et des leucocytoses réversibles en 4 à 16 semaines après la naissance ont été rapportées.
- Aspect infectieux
- Un risque accru d’infections materno-fœtales est théoriquement possible chez les femmes enceintes traitées par natalizumab.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Le natalizumab peut être poursuivi dans la perspective d’une grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
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- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du natalizumab.
- Si après avis du spécialiste le maintien du natalizumab est indispensable, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- L’utilisation du natalizumab en cours de grossesse est possible s’il s’avère indispensable à la prise en charge de la pathologie maternelle.
- Dans ce cas, si possible :
- Espacer les injections, toutes les 6 semaines au lieu de 4.
- Prévoir la dernière injection vers 30-32 SA si la pathologie le permet.
- En raison d’une éventuelle immunosuppression induite par le traitement, la surveillance obstétricale tiendra compte d’un risque infectieux materno-fœtal potentiellement accru (listériose, CMV, toxoplasmose …).
- Les pédiatres seront informés du traitement maternel pour :
- Prévoir un bilan hématologique néonatal, a fortiori en cas de traitement au-delà de 30 SA (cf. Etat des connaissances).
- Prendre en compte l’immunosuppression potentielle du fœtus et/ou du nouveau-né pendant les 12 semaines qui suivent la dernière injection maternelle de natalizumab, vie foetale comprise.
- Vaccination des enfants de mère traitée
- Les fœtus et/ou nouveau-nés sont potentiellement immunodéprimés pendant les 12 semaines qui suivent la dernière injection maternelle de natalizumab, vie fœtale comprise.
- En conséquence :
- Pour les vaccins vivants (BCG, rotavirus…), le protocole vaccinal doit être adapté ; ils ne seront pas administrés dans les 12 semaines qui suivent la dernière injection maternelle (vie fœtale comprise).
- Pour les vaccins inactivés, il n’y a pas lieu de retarder la vaccination.
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Natalizumab – Allaitement
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