Le mycophénolate est un immunosuppresseur. Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux, digestif et hématologique.
ETAT DES CONNAISSANCES
Fertilité
Le mycophénolate ne semble pas avoir d’effet propre sur la fertilité masculine.
Toxicologie préclinique
Le mycophénolate est faiblement clastogène sur les tests expérimentaux, dans des conditions très différentes de l’usage thérapeutique.
Le mycophénolate n’est pas mutagène, ni carcinogène.
Conception au cours d’un traitement paternel
En cas de conception au cours d’un traitement paternel clastogène, le risque théorique est celui d’un effet sur le matériel génétique du spermatozoïde fécondant.
Cependant, les données publiées concernant des enfants conçus par des hommes sous mycophénolate sont très nombreuses (plus de 1200 grossesses) et rassurantes.
EN PRATIQUE
En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
Les données cliniques actuellement disponibles (enfants conçus sous traitement paternel) sont très nombreuses et rassurantes (cf. Etat des connaissances). Cependant de principe dans la perspective d’une grossesse et en l’attente de données supplémentaires, suspendre au moins 3 mois (un cycle de spermatogenèse) le mycophénolate avant une conception ou le relayer par un traitement non clastogène semble toujours préférable, et ce à condition que la situation clinique du patient l’autorise.
Si une suspension ou un relais thérapeutique est impossible avant une conception, la poursuite du mycophénolate est envisageable chez un futur père dans la perspective d’une grossesse.
Grossesse conçue sous traitement paternel ou dans les 3 mois qui suivent son arrêt
Rassurer le couple quant aux conséquences du traitement paternel par mycophénolate sur la grossesse.
La prise en charge de la grossesse ne sera pas différente de la surveillance habituelle (dépistage combiné précoce ...).
Poursuite du traitement paternel lors de la grossesse
On peut raisonnablement penser que la quantité de mycophénolate qui pourrait être présente dans le sperme, et donc éventuellement transmise à la femme enceinte lors de rapports non protégés, est très faible (aucun dosage dans le sperme n’a été réalisé à notre connaissance).
A ce jour, aucun effet tératogène n’est attribué au traitement paternel par mycophénolate, contrairement à ce qui est décrit lors d’un traitement maternel (cliquez ici).
En conséquence, et compte-tenu des données cliniques disponibles (cf. Etat des connaissances), aucune précaution particulière n’est justifiée si un traitement paternel par mycophénolate est poursuivi ou repris en cours de grossesse.
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