L’hydroxychloroquine est une molécule proche de la chloroquine. Elle est utilisée notamment dans la polyarthrite rhumatoïde, le lupus et la lucite. Ses principaux effets indésirables sont d’ordre ophtalmologique.
ETAT DES CONNAISSANCES
Aspect malformatif
Les données publiées chez des femmes enceintes exposées à l’hydroxychloroquine au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et rassurantes.
Aspect foetal et néonatal
L’hydroxychloroquine passe le placenta. Les concentrations plasmatiques des nouveau-nés sont équivalentes à celles des mères.
Les données publiées chez des femmes enceintes exposées à l’hydroxychloroquine aux 2ème et /ou 3ème trimestres de la grossesse sont très nombreuses et aucun effet néonatal attribuable au traitement n’a été signalé.
De plus, aucune répercussion ophtalmologique n’est retenue à ce jour lors du suivi d’enfants exposés in utero.
Aspect maternel
La demi-vie d’élimination plasmatique de l’hydroxychloroquine est diminuée de 10 jours chez la femme enceinte dès le 1er trimestre. Elle passe de 32 à 22 jours en moyenne.
De plus, les concentrations plasmatiques d’hydroxychloroquine peuvent diminuer tout au long de la grossesse. La non-adhérence au traitement peut en être une des causes.
Dans un certain nombre de pathologies maternelles chroniques, le maintien d’un traitement efficace tout au long de la grossesse présente des bénéfices à la fois maternels et fœtaux/néonataux.
Ceci explique que l’utilisation chronique de l’hydroxychloroquine chez la femme enceinte soit recommandée par de nombreuses sociétés savantes nationales et internationales dans ces pathologies (lupus, syndrome des antiphospholipides (SAPL)…).
EN PRATIQUE
Pour le bénéfice de la mère, du fœtus et du nouveau-né, dans certaines pathologies comme le lupus, l’hydroxychloroquine doit être poursuivie en cours de grossesse.
En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
Si après avis du prescripteur l’interruption de l’hydroxychloroquine risque de compromettre l’équilibre de la pathologie maternelle, la poursuite du traitement est possible à posologie efficace.
Traiter une femme enceinte
Si l’hydroxychloroquine est nécessaire à l’équilibre de la pathologie maternelle, son utilisation est possible quel que soit le terme de la grossesse à posologie efficace.
Découverte d’une grossesse pendant le traitement
Rassurer la patiente quant au risque malformatif de l’hydroxychloroquine.
Si l’hydroxychloroquine est nécessaire à l’équilibre de la pathologie maternelle, elle pourra être poursuivie quel que soit le terme de la grossesse à posologie efficace.
Allaitement
La quantité d’hydroxychloroquine ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit en moyenne 3% de la dose maternelle (en mg/kg).
On ne dispose pas de dosages plasmatiques de l’hydroxychloroquine chez des enfants allaités et la demi-vie d’élimination de cette molécule est très longue, ce qui est un facteur de risque d’accumulation du médicament chez l’enfant.
Cependant à ce jour dans la littérature, aucun événement particulier n’a été signalé chez environ 200 enfants allaités par des mères traitées et le recul d’usage est important puisque des sociétés savantes nationales et internationales n’opposent pas de restriction à l’allaitement maternel sous hydroxychloroquine dans différentes pathologies chroniques.
Au vu de ces données, l’allaitement est envisageable lors d’un traitement par hydroxychloroquine.
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