Date de mise à jour : 20.03.24
COSENTYX®
Le sécukinumab est un anticorps monoclonal de type IgG1, immunosuppresseur anti IL-17.
Il s’utilise par voie sous cutanée.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (27 jours en moyenne), soit une élimination complète du plasma en 4,5 mois environ.
Ses effets indésirables sont notamment d’ordre infectieux.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au sécukinumab au 1er trimestre de la grossesse sont peu nombreuses, mais aucun effet malformatif attribuable au traitement n’est retenu à ce jour.
- Ceci est cohérent avec l’analogie structurelle entre le sécukinumab et les IgG1 natives dont le passage placentaire ne débute qu’à partir de 14 semaines d’aménorrhée (SA) environ, c’est-à-dire après la fin de l’organogenèse (10 SA).
- Le sécukinumab n’est pas tératogène chez le singe.
- Aspect fœtal et néonatal
- Le sécukinumab passe le placenta chez le singe.
- Il n’y a pas de donnée publiée sur le passage placentaire du sécukinumab chez l’humain.
- Cependant, par analogie avec les IgG1 natives, il y a tout lieu de penser que ce passage commence à partir de 14 SA environ et augmente progressivement à partir de ce terme
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au sécukinumab au 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse sont quasi-inexistantes, mais aucun effet fœtal ou néonatal particulier attribuable au traitement n’est retenu à ce jour .
- Aspect infectieux
- Du fait de l’immunosuppression induite par le traitement, un risque accru d’infections materno-fœtales est théoriquement possible chez les femmes enceintes traitées par sécukinumab.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
- Dans la mesure du possible, on préférera une alternative thérapeutique mieux connue dans la perspective d’une grossesse (certolizumab,…).
- A noter que le sécukinumab s’élimine du compartiment plasmatique en environ 4,5 mois.
- Si après avis du spécialiste, le maintien le sécukinumab s’avère indispensable à l’équilibre de la pathologie maternelle, il pourra être poursuivi jusqu’au diagnostic de la grossesse.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du sécukinumab.
- Si après avis du spécialiste, le maintien du sécukinumab est indispensable, voir ci-dessous « Traiter une femme enceinte ».
- Traiter une femme enceinte
- Si le recours au sécukinumab est indispensable à la prise en charge de la pathologie maternelle car les options thérapeutiques mieux connues ne conviennent pas (certolizumab,…), son utilisation est envisageable en cours de grossesse.
- Du fait de sa longue demi-vie d’élimination plasmatique, programmer dans la mesure du possible une dernière administration de sécukinumab vers 22 semaines d’aménorrhée afin de limiter l’exposition du nouveau-né (longue demi-vie d’élimination plasmatique).
- En raison de l’immunosuppression induite par le traitement, la surveillance obstétricale prendra en compte un risque accru d’infection materno-fœtale (listériose, CMV, toxoplasmose…).
- Le fœtus et/ou l’enfant doit être considéré comme immunodéprimé pendant les 4,5 mois qui suivent la dernière injection maternelle (vie fœtale comprise) (cf. Etat des connaissances).
- Les intervenants prenant en charge le nouveau-né devront être avertis du traitement maternel pour :
- Adapter sa prise en charge, en particulier sur le plan infectieux
- Eventuellement différer l’administration des vaccins vivants en fonction de la date de la dernière injection maternelle.
- Vaccination des enfants de mère traitée
- Rappelons que les enfants dont la mère a été traitée par sécukinumab en cours de grossesse sont considérés comme immunodéprimés pendant 4,5 mois après la dernière injection maternelle (vie fœtale comprise) (cf. Etat des connaissances et pour plus d’information, Anti-TNF alpha en fin de grossesse et vaccination des enfants).
- En conséquence :
- Pour les vaccins vivants (BCG…), le protocole vaccinal doit être adapté.
- Pour les vaccins inactivés, il n’y a pas lieu de retarder la vaccination.
Si l’une de vos patientes est exposée au sécukinumab en cours de grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.
Consulter aussi sur notre site
Sécukinumab – Allaitement
Sécukinumab – Exposition paternelle
Anti-TNF alpha en fin de grossesse et vaccination des enfants
Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.