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Lamotrigine - Grossesse et allaitement

Mise à jour : 25 juillet 2022



LAMICTAL®



La lamotrigine est utilisée dans le traitement de l’épilepsie et dans les troubles bipolaires.

Les contraceptifs oraux œstro-progestatifs peuvent réduire l’efficacité de la lamotrigine en diminuant ses concentrations plasmatiques. Par contre, la lamotrigine ne semble pas diminuer l’efficacité de la contraception œstro-progestative.

Ses effets indésirables sont notamment une somnolence et une hépatotoxicité.


ETAT DES CONNAISSANCES

  • Aspect malformatif
    • Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à la lamotrigine au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses et aucun effet malformatif particulier attribuable à ce médicament n’est retenu à ce jour.
  • Aspect fœtal et néonatal
    • La lamotrigine passe le placenta. A terme, les concentrations plasmatiques maternelles et néonatales sont équivalentes.
    • Aucun effet fœtal et/ou néonatal particulier attribuable au traitement n’a été décrit chez les nouveau-nés exposés à la lamotrigine au 2ème et/ou 3ème trimestres de la grossesse.
  • Aspect neurodéveloppemental
    • Les données disponibles n’ont pas mis en évidence de répercussion neurodéveloppementale particulière chez plusieurs milliers d’enfants exposés in utéro à la lamotrigine et suivis pour certains jusqu’à l’âge de 9,5 ans.
  • Aspect maternel
    • En raison d’une augmentation du métabolisme de la lamotrigine chez la femme enceinte, une diminution importante des concentrations plasmatiques maternelles est possible dès le premier trimestre, avec un risque de rechute de la pathologie (crises convulsives, …).
    • Dès l’accouchement, le métabolisme de la lamotrigine tend à revenir à son état antérieur à la grossesse et la lamotriginémie remonte rapidement.


Pictogrammes sur les boîtes de médicaments : le CRAT n’est pas d’accord.


EN PRATIQUE

Il est important que l’épilepsie soit bien équilibrée tout au long d’une grossesse.

Ne pas arrêter ou modifier un traitement par lamotrigine sans l’avis du spécialiste.

  • En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
    • Une consultation préconceptionnelle est souhaitable afin :
      • de faire le point sur la pathologie et son traitement en vue d’une future grossesse.
      • d’informer la patiente de l’état des connaissances relatif à la lamotrigine.
    • L’utilisation de la lamotrigine est possible dans la perspective d’une grossesse.
    • Une lamotriginémie de référence est souhaitable avant le début de la grossesse, car elle est susceptible de chuter lorsque la patiente sera enceinte (cf. Etat des connaissances)
    • En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes traitées, cliquez ici.
  • Découverte d’une grossesse pendant le traitement
    • Ne pas arrêter le traitement sans un avis spécialisé.
    • Rassurer la patiente quant au risque malformatif de la lamotrigine.
    • Pour la suite de la grossesse, voir "Traiter une femme enceinte".
    • En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes traitées, cliquez ici.
  • Traiter une femme enceinte
    • L’utilisation de la lamotrigine est possible quel que soit le terme de la grossesse, à posologie efficace.
    • Tenir compte de la diminution possible des concentrations plasmatiques de lamotrigine dès le premier trimestre de la grossesse (surveillance clinique et/ou plasmatique) et augmenter la posologie si nécessaire (cf. Etat des connaissances).
    • Réajuster la posologie de lamotrigine dès que possible après l’accouchement si celle-ci avait été augmentée en cours de grossesse, afin d’éviter un surdosage maternel dans le post-partum.
    • Suivi à long terme des enfants exposés in utero :
      • Bien qu’aucun effet particulier ne soit retenu à ce jour avec la lamotrigine, comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement intra-utérin, de principe, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement.
    • En ce qui concerne la prescription d’acide folique chez les femmes traitées, cliquez ici.
  • Allaitement
    • La conduite à tenir n’est pas univoque
    • Arguments en faveur de l’allaitement chez une femme traitée par lamotrigine :
      • Plus de deux cents nouveaux-nés allaités de mère sous lamotrigine sont rapportés dans la littérature. Ils semblent bien portants.
      • A l’âge de 6 ans, le QI d’une trentaine d’enfants exposés in utero et allaités pendant 6 mois semble légèrement supérieur à celui d’enfants exposés in utero mais non allaités.
      • Le bénéfice de l’allaitement maternel est donc un paramètre à prendre en compte.
    • Arguments en défaveur de l’allaitement chez une femme traitée par lamotrigine :
      • La quantité de lamotrigine ingérée via le lait est importante. De plus, la lamotrigine peut s’accumuler chez le nouveau-né allaité en raison de l’immaturité de son métabolisme hépatique. Ceci est majoré chez le prématuré.
      • Même à posologie maternelle faible, les concentrations sanguines des enfants allaités sont pour la plupart dans la fourchette thérapeutique de l’adulte traité. En d’autres termes, l’enfant allaité « reçoit » autant de lamotrigine par le lait maternel que sa mère directement traitée.
      • Parmi une trentaine d’enfants allaités chez qui les enzymes hépatiques ont été dosées, 5 enfants ont présenté une augmentation des transaminases, régressive à l’arrêt de l’allaitement.
      • La lamotrigine a des effets indésirables, dont notamment une somnolence et une hépatotoxicité.
    • Conclusion
      • Au vu de ces données, si l’allaitement est entrepris, il conviendra dans le suivi de l’enfant :
        • De tenir compte des effets indésirables rapportés chez les patients traités (effets sédatifs..).
        • De réaliser éventuellement un dosage plasmatique de la lamotrigine et des transaminases au bout de 2 à 3 semaines chez l’enfant allaité, ou avant en cas de manifestation clinique.
        • Ceci s’applique d’autant plus que l’enfant est prématuré et/ou présente une pathologie sous-jacente.
      • Par ailleurs, pour éviter un surdosage maternel, penser à réduire/réajuster la posologie maternelle de lamotrigine dès que possible après l’accouchement si elle avait été augmentée en cours de grossesse (cf. Paragraphe "Aspect maternel" de l’Etat des connaissances).

Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.


CRAT - Centre de Référence sur les Agents Tératogènes
Hôpital Armand Trousseau, 26 avenue du Docteur Arnold Netter, 75012 PARIS
Réservé au corps médical.
www.lecrat.fr


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