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Buprénorphine - Grossesse et allaitement


Mise à jour : 28 avril 2022



Pour en savoir plus :

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En association avec la naloxone : SUBOXONE®


La buprénorphine est un agoniste partiel - antagoniste des récepteurs centraux opioïdes.
Elle est utilisée essentiellement comme traitement substitutif des pharmacodépendances aux opioïdes.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (une trentaine d’heures).


ETAT DES CONNAISSANCES

  • Aspect malformatif
    • Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à la buprénorphine au 1er trimestre de la grossesse sont nombreuses et rassurantes.
  • Aspect néonatal
    • La buprénorphine et son métabolite actif, la nor-buprénorphine, passent le placenta : les concentrations néonatales peuvent représenter jusqu’à 50 et 65% respectivement des concentrations maternelles.
    • Un syndrome de sevrage néonatal aux opiacés est probable en cas de prise chronique de buprénorphine jusqu’à l’accouchement.
      • Il survient dans un délai de quelques heures à quelques jours après la naissance.
      • Sa survenue et sa gravité ne dépendent pas forcément de la posologie maternelle.
      • Ce syndrome se manifeste notamment par une irritabilité, des trémulations, un cri aigu et une hypertonie.
  • Aspect neurodéveloppemental
    • Chez les enfants exposés in utero à un traitement substitutif de la pharmacodépendance maternelle aux opioïdes (méthadone ou buprénorphine), des altérations neurodéveloppementales (cognitives, psychomotrices, comportementales…) ont été retrouvées dans certaines études les comparant à des enfants non exposés de mères non dépendantes aux opioïdes. Le rôle propre du traitement substitutif maternel, s’il existe, ne peut être précisé à ce jour en raison de nombreux facteurs pré et post-natals (maternels, familiaux, socio-environnementaux …) qui ne sont pas tous pris en compte dans ces études.
  • Aspect maternel
    • En raison d’une augmentation du métabolisme hépatique de la buprénorphine chez la femme enceinte, une diminution de ses concentrations plasmatiques est possible en cours de grossesse.

EN PRATIQUE

  • En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
    • Une consultation préconceptionnelle permettra de faire le point sur la situation clinique et le traitement de la patiente en vue d’une future grossesse.
    • Si la buprénorphine doit être maintenue, elle peut être poursuivie dans la perspective d’une grossesse.
  • Traiter une femme enceinte
    • Il est possible d’utiliser la buprénorphine quel que soit le terme de la grossesse.
    • Les posologies devront parfois être augmentées en cours de grossesse pour maintenir l’efficacité de la substitution.
    • Informer l’équipe de la maternité du traitement maternel pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (cf. Etat des connaissances).
    • Suivi de l’enfant à long terme :
      • Comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement intra-utérin, et en raison des résultats évoqués plus haut, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement (cf. Etat des connaissances).
  • Découverte d’une grossesse pendant le traitement
    • Rassurer la patiente quant au risque malformatif de la buprénorphine.
    • La buprénorphine peut être poursuivie quel que soit le terme de la grossesse.
    • Les posologies devront parfois être augmentées en cours de grossesse pour maintenir l’efficacité de la substitution.
    • Informer l’équipe de la maternité du traitement maternel pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (syndrome de sevrage aux opiacés probable cf. Etat des connaissances).
    • Suivi de l’enfant à long terme :
      • Comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement intra-utérin, et en raison des résultats évoqués plus haut, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement (cf. Etat des connaissances).
  • Allaitement
    • La quantité de buprénorphine et de son métabolite actif (norbuprénorphine) ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit environ 1% de la dose maternelle (en mg/kg).
    • Aucun événement particulier n’est retenu à ce jour chez des enfants allaités.
    • La biodisponibilité de la buprénorphine par voie orale est faible.
    • Au vu de ces données, l’utilisation de la buprénorphine est possible en cours d’allaitement.
    • Ceci sera reconsidéré en cas de prises d’autres substances : alcool, toxiques, psychotropes...
    • L’allaitement maternel ne permet pas de prévenir ou de traiter un syndrome de sevrage à la buprénorphine chez le nouveau-né car les quantités ingérées via le lait sont insuffisantes.


Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.


CRAT - Centre de Référence sur les Agents Tératogènes
Hôpital Armand Trousseau, 26 avenue du Docteur Arnold Netter, 75012 PARIS
Réservé au corps médical.
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