METHADONE APHP® – ZORYON®
La méthadone est un agoniste des récepteurs centraux opioïdes.
Elle est utilisée comme traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés, et dans le traitement de certaines douleurs.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique est longue (24 h en moyenne).
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées à la méthadone au 1er trimestre de la grossesse sont nombreuses et rassurantes.
- Aspect néonatal
- La méthadone passe le placenta. Les concentrations néonatales peuvent représenter jusqu’à environ 60% des concentrations maternelles.
- Un syndrome de sevrage néonatal aux opiacés est probable en cas de prise chronique de méthadone jusqu’à l’accouchement.
- Il survient dans un délai de quelques heures à quelques jours après la naissance.
- Sa survenue et sa gravité ne dépendent pas forcément de la posologie maternelle.
- Ce syndrome se manifeste notamment par une irritabilité, des trémulations, un cri aigu et une hypertonie.
- Aspect neurodéveloppemental
- Chez les enfants exposés in utero à un traitement substitutif de la pharmacodépendance maternelle aux opioïdes (méthadone ou buprénorphine), des altérations neurodéveloppementales (cognitives, psychomotrices, comportementales…) ont été retrouvées dans certaines études les comparant à des enfants non exposés de mères non dépendantes aux opioïdes. Le rôle propre du traitement substitutif maternel, s’il existe, ne peut être précisé à ce jour en raison de nombreux facteurs pré et post-natals (maternels, familiaux, socio-environnementaux …) qui ne sont pas tous pris en compte dans ces études.
- Aspect maternel
- En raison d’une augmentation du métabolisme hépatique de la méthadone chez la femme enceinte, une diminution de ses concentrations plasmatiques est possible en cours de grossesse.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel
- Une consultation préconceptionnelle permettra de faire le point sur la situation clinique et le traitement de la patiente en vue d’une future grossesse.
- Si la méthadone doit être maintenue, elle peut être poursuivie dans la perspective d’une grossesse.
- Traiter une femme enceinte
- Il est possible d’utiliser la méthadone quel que soit le terme de la grossesse.
- Les posologies devront parfois être augmentées en cours de grossesse pour maintenir l’efficacité de la substitution.
- Informer l’équipe de la maternité du traitement maternel pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (syndrome de sevrage aux opiacés probable cf. Etat des connaissances).
- Suivi de l’enfant à long terme :
- Comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement intra-utérin, et en raison des résultats évoqués plus haut, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement (cf. Etat des connaissances).
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif de la méthadone.
- La méthadone peut être poursuivie quel que soit le terme de la grossesse.
- Les posologies devront parfois être augmentées en cours de grossesse pour maintenir l’efficacité de la substitution.
- Informer l’équipe de la maternité du traitement maternel pour lui permettre d’adapter l’accueil du nouveau-né (syndrome de sevrage aux opiacés probable cf. Etat des connaissances).
- Suivi de l’enfant à long terme :
- Comme pour tout enfant exposé à un médicament du système nerveux central de façon chronique pendant son développement intra-utérin, et en raison des résultats évoqués plus haut, il conviendra d’être attentif à l’évolution de son neurodéveloppement (cf. Etat des connaissances).
- Allaitement
- La quantité de méthadone ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit environ 3% de la dose maternelle (en mg/kg).
- Aucun évènement particulier n’est retenu à ce jour chez les enfants allaités.
- Au vu de ces données, l’utilisation de la méthadone est possible en cours d’allaitement.
- Ceci sera reconsidéré en cas de prise d’autres substances : alcool, toxiques, psychotropes...
- L’allaitement ne permet pas de prévenir ou de traiter un syndrome de sevrage à la méthadone chez le nouveau-né car les quantités ingérées via le lait sont insuffisantes.